Silence Clair-Obscur (2008)
Pièce stéréophonique – 15’32 ».
Le silence n’existe pas en tant que phénomène sonore car il y a toujours vibration de l’air. Symboliquement, il représente la toile de fond, la « page blanche » du compositeur. Composer de la musique est-ce ajouter des événements sonores, ou soustraire du silence ? Car si celui-ci est continu, peut-on lui accorder une notion d’épaisseur ? Clair : bruit noir. Sombre : bruit blanc … la part de silence contenue dans le son ou le « silence-qualité », l’épaisseur silencieuse… L’air… Si le vent ne rencontrait aucun obstacle dans son parcours, il serait probablement silencieux. Solitude, « silence-absence », vide, silence de mort. La mort est-elle silencieuse ou n’est-ce que l’être mort qui finit par le devenir ? Tout phénomène sonore retourne inexorablement au silence duquel il a surgi… « Silence, on tourne »… Le rythme : une succession d’événements et de silences dont les espacements et les durées lui confèrent le caractère. Tension-détente, suspense… Le « silence-action » en tant que note, vécu comme pleinement musical, dramatique, habité…
Voici pêle-mêle les pensées et questionnements qui m’ont accompagné lors de la composition de cette pièce que je dédie à mon grand ami et saxophoniste Nicolas Guillemet qui nous a brutalement quittés en cet été 2008.
Un grand merci à Camille Perrin pour ses jeux de contrebasse.